Versailles, tu n’es plus qu’un spectre de cité ; Comme Venise au fond de son Adriatique, Tu traînes lentement ton corps paralytique, Chancelant sous le poids de ton manteau sculpté. Quel appauvrissement ! quelle caducité ! Tu n’es que surannée et tu n’es pas antique, Et nulle herbe pieuse au long de ton portique Ne grimpe pour voiler ta pâle nudité. Comme une délaissée, à l’écart, sous ton arbre, Sur ton sein douloureux croisant tes bras de marbre, Tu guettes le retour de ton royal amant. Le rival du soleil dort sous son monument ; Les eaux de tes jardins à jamais se sont tues, Et tu n’auras bientôt qu’un peuple de statues. |
Versailles, you're only a spectre of a former city; Like Venice at the bottom of her Adriatic Sea, You're slowly dragging around your paralytic body, Tottering under the weight of your sculpted cape. What exhaustion! How decaying! You are but outdated and you are not antique, And no devout herb along your portico Climbs to veil your pale nudity. Like a neglected wife, out of the way, under your tree, Folding your arms on your sore breasts, You lie in wait for your royal lover's return. The sun's rival sleeps under his shrine; The waters of your gardens silenced themselves for good, And you will soon have but a people of statues. |
1837, Théophile Gautier, "La Comédie de la Mort" (The Death Comedy)
No comments:
Post a Comment